Passion, sérieux du travail, sens du détail et de la finition, sont notre credo
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LANCIA ARDENNES 1937 TRAVAUX DE CARROSSERIE
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Sablage:
La corrosion des planchers et soubassements étant très importante, le sablage est une évidence sur ce véhicule qui a séjourné longtemps sur un sol en terre battue humide.
Sabler une carrosserie est un exercice délicat. Cela peut en effet être très simple et rapide en utilisant du gros sable sous 7 bars de pression...mais l'intégrité des panneaux s'en trouverait fortement compromise ! Pour un résultat de qualité, sans aucune déformation, nous utilisons du sable noir très fin, projeté à 1.5 bars de pression, après passage par un déshumidificateur. C'est un travail long, très long même, et fastidieux, mais la qualité du résultat passe par là.
Nous savons, par ce que nous voyons de l'état de la caisse déjà apparent avant sablage, qu'un travail de tôlerie énorme s'annonce, et c'est une "bonne surprise" de découvrir que, une fois n'est pas coutume, le sablage ne met pas en évidence de zones corrodées autres que celles déjà visibles. Cela dit...cela suffit largement à notre bonheur, l'état des planchers laisse tout de même rêveur !
On ne note pas de zones déjà réparées, ni aucun signe d'accident sur le véhicule. Les arrêtes vives ou emboutis divers sont intacts également (arête centrale de toit, au dessus des portes, etc....). Il est toujours très complexe de les réparer si on veut faire les choses correctement et ne pas mettre une tonne de mastic, c'est donc une bonne nouvelle là aussi.
Les zones malades au niveau des corps creux sont découpées, afin de pouvoir resabler à l'intérieur de ces corps creux, et protéger efficacement ces endroits invisibles. |
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Travaux de tôlerie :
Immédiatement après le sablage, le premier travail consiste à phosphater entièrement la carrosserie, afin d'assurer une protection anticorrosion efficace. La caisse est donc entièrement phosphatée d'emblée, bien que d'importants travaux de tôlerie soient encore nécessaires. Après ces travaux, et les diverses greffes de tôles qui seront effectuées, un second phosphatage sera alors effectué. Les ouvrants subissent le même traitement. Curieusement, la porte passager avant est en parfait état, alors que les trois autres sont très corrodées ! Les ailes sont "simplement" cabossées, mais ne nécessiteront pas de greffes de tôle. Il faudra en revanche reboucher de nombreux perçages effectués au fil du temps pour y fixer des feux ou clignotants.
Totalement détruits, les planchers doivent être intégralement reconstruits. Pour obtenir un résultat de qualité, mais surtout strictement identique à l'origine, nous faisons fabriquer une matrice qui reproduit la forme originelle des planchers. Des tôles planes sont alors embouties, avant d'être greffées sur la caisse. Au préalable; celle ci a bien entendu été découpée de manière suffisamment large pour retrouver des zones de tôlerie saines. Seuls les deux planchers sous la banquette arrière sont lisses, le travail est donc plus simple à ce niveau. Afin de protéger le véhicule des inflitrations d'eau, chaque jonction de tôle reçoit un joint d'étanchéité. La cloison arrière, qui ne nécessite que peu de travaux de tôlerie, est traitée de la même manière.
La phase la plus délicate consiste à refabriquer le plancher du coffre. En effet sa complexité, au niveau des formes et des divers emboutis, ne permet pas de réaliser une matrice comme nous l'avons fait pour les planchers avant. Le logement central, destiné à recevoir la roue de secours, n'est en effet pas une simple couronne à fond plat en retrait par rapport au plancher, mais une véritable gouttière dont profil est destiné à épouser la forme du pneu. Techniquement parlant rien n'est impossible, mais il serait économiquement déraisonnable de refabriquer à l'identique une matrice. Nous décidons donc de réaliser à la main ce plancher si atypique, qui nécessitera un travail de finition important après la phase de tôlerie pure. Par chance, nous avons pu nous procurer les deux trappes de visite comme neuves. L'une est destinée à accéder à la jauge à essence, l'autre au pont arrière.
Comme les planchers, les bas de caisse ont été sévèrement atteints par la corrosion, suite au stockage prolongé de véhicule sur un sol humide en terre. Les zones malades sont donc découpées, puis l'intérieur sablé et phosphaté, avant la mise en forme et le soudage de pièces de remplacement. L'intérieur sera ensuite garni d'un produit anti corrosion, par pulvérisation via les perçages de fixation des ailes et marchepieds.
Les charnières de la porte du coffre étaient arrachées quand nous avons récupéré le véhicule, il faut Celles ci sont solidaires de la "plage arrière", nous mettons donc en place la porte pour recréer, autour de ses ferrures, deux supports solides au bon emplacement. Côté extérieur, la partie sous la lunette arrière est reconstituée également de manière provisoire: les logements des ferrures de coffres sont laissés ouverts pour l'heure, afin de faciliter les montage et démontages successifs qui seront nécessaires lors du réglage des ouvrants.
Le compartiment moteur est dans un état très correct. Classiquement, seul le bac à batterie est corrodé, et son fond est reconstitué. |
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Alignement des ouvrants, montage à blanc :
Les jeux de carrosserie étant très faibles sur ce véhicule, il est primordial de s'assurer, avant tout travail de carrosserie, que tous les ouvrants sont parfaitement ajustés.
Le réglage des portes est la première chose à faire. Le système de charnières, très ingénieux, permet un réglage total de chaque porte: chacune est posée sur deux rotules permettant de régler inclinaison et dépassement. La hauteur est quant à elle également réglable via deux tiges filetées sur chaque charnière de porte.
Les ailes sont alors montées à blanc, afin de vérifier que les jeux de montage par rapport à la caisse sont faibles, et surtout réguliers. Les travaux de débosselage sont alors effectués, puis une couche d'apprêt est appliquée. |
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Mise en apprêt, préparation et peinture :
Les travaux de tôlerie à proprement parler sont terminés, nous pouvons donc passer à la préparation de la carrosserie avant peinture.
L'apprêt est donc appliqué sur les éléments, puis sur l'ensemble de la caisse. Même si le rendu est évidemment encore bien loin de celui de la laque finale, ça prend forme !
Un soin particulier est apporté à la finition des fonds de coffre et de caisse, et du compartiment moteur, dont les jonctions de tôles et divers jointages ont été repris.
Après l'application de l'apprêt, il faut dégrainer avec soin avant de peindre. Au contraire, une peinture met en évidence les défauts de préparation, mais ne les masque en aucun cas.
La technique consiste à appliquer sur l'ensemble du véhicule un témoin de ponçage, sortie de suie noire qui colore l'apprêt, puis de poncer celui ci à la cale. En effet, la suie montre imperfections et autres cratères qu'il faut absolument supprimer sous peine d'obtenir une magnifique...peau d'orange ! Le ponçage à la cale permet de retrouver un support parfaitement lisse. Tant que nous voyons le témoin de ponçage, c'est qu'il y a des défauts. Une fois tous ces défauts supprimés seulement, nous pourrons passer à la phase de peinture.
Nous pouvons passer à l'étape suivante tant attendue: la peinture ! Pour ce véhicule, pour lequel nous voulons une finition irréprochable, la peinture sera polie lustrée. Classiquement, cela consiste à appliquer deux couches de laque, puis à poncer très finement celle ci afin de supprimer tout défaut, avant de redonner du brillant par lustrage. Dans notre cas, pour avoir un résultat encore meilleur et une profondeur de peinture, nous procéderons en deux étapes: une première laque en deux couches, puis plusieurs semaines d'attente afin de laisser les solvants s'évacuer et la peinture sécher à coeur, et une seconde application de deux couches de laque, avant le polissage lustrage.
La peinture commence par les éléments, peints à plat: ailes et ouvrants. Puis c'est le tour de la caisse.
Nous voici 6 semaines plus tard... La peinture est sèche à coeur, nous pouvons donc passer la seconde couche.
Une aile est utilisée pour un essai. Une fois peinte, polie et lustrée, c'est un miroir !
La caisse reçoit donc à son tour la seconde couche de laque, puis est polie et lustrée. Les ailes sont reposées à blanc, ce qui est le moyen le plus sûr de les stocker le temps d'effectuer les travaux sur les trains roulants !
A l'intérieur de l'habitacle, du coffre et du compartiment moteur, un noir satiné est choisi afin d'avoir une belle finition.
Il ne reste donc "plus que" la peinture des filets de caisse spécifiques à l'Ardennes ! Cette opération délicate est confiée à notre peintre en lettre qui, après avoir posé des caches, peint au pinceau les filets. Le véhicule fait sa première sortie hors de l'atelier, nous pouvons en admirer au soleil à l'extérieur le très beau rendu, qui allège la ligne de manière très élégante. |
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