Passion, sérieux du travail, sens du détail et de la finition, sont notre credo
HONDA S800 cabriolet 1967
Restauration complète
Une nouvelle Honda S800 cabriolet se présente aux portes de l'atelier Rétro-Méca.
Ayant déjà effectué la restauration complète d'un coupé S800 (voir ici), et plusieurs réfections moteur, boites de vitesses et ponts de ce véhicule, nous avons toujours pu apprécier son intelligence de conception, et l'intérêt de travailler sur une auto "différente".
C'est donc avec un grand plaisir que nous nous attelons à cette nouvelle restauration.
Datant de 1967, elle est à l'arrêt depuis 1982, bien stockée, à l'abri dans un garage sec.
C'est donc une restauration complète qui s'annonce.
Travaux à effectuer :
- Restauration de la carrosserie.
- Réfection complète du chassis, y compris les trains roulants et le freinage.
- L'intérieur, en très bon état de conservation, sera partiellement conservé en l'état, par choix du propriétaire. Seuls les sièges, dont la coque est cassée et la mousse affaissée, seront refaits à neuf.
- Le moteur, d'origine moto et qui est un point crucial de ce véhicule, nous est fourni neuf, en caisse !
Etat des Lieux:
Le véhicule est dans un très bon état de conservation au niveau de la carrosserie.
Même si de nombreuses bosses sont présentes, la corrosion est quasi inexistante: les planchers sont intacts, les bas de portes comme neufs, tous les ouvrants très sains.
Malheureusement, une épaisse couche de blackson a été appliquée sous le capot et le coffre lors d'une précédente reprise de peinture. Il nous faudra donc reprendre cela dans les règles de l'art.
Compte tenu de ce bilan globalement très positif, nous n'aurons donc, une fois n'est pas coutume, pas recours ici au sablage complet de la caisse.
Au niveau mécanique, hormis le moteur neuf prêt à monter, il est évident que "tout est à revoir" compte tenu que le véhicule est immobilisé depuis 30 ans.
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Démontage :
Un travail de carrosserie sérieux implique de travailler sur une auto totalement démontée.
De la même manière, une protection anticorrosion efficace des soubassements et du chassis, en particulier de sa partie supérieure, implique la séparation de la caisse du chassis.
Nous nous attelons donc à cette tâche, qui n'est certes pas la plus passionnante, mais qui nous permet d'apprécier sur ce véhicule le simplicité et l'intelligence de conception.
Quelques heures d'effort plus tard, c'est chose faite.
C'est un véritable plaisir pour le restaurateur que d'intervenir sur cette auto ! Chaque pièce se démonte facilement et de manière logique, pas de boulons cachés nécessitant un bras de 3 mètres de long et des doigts contrecoudés ;-) !
De plus, la "modernité" et le soin des assemblages (faisceau électrique par exemple) surprennent, par rapport à d'autres véhicules de conceptions contemporaines que nous avons entre les mains dans notre atelier.
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Travaux sur le chassis :
Le démontage révèle un chassis corrodé superficiellement, mais sain.
Il est donc totalement démonté, débarrassé des trains roulants, des canalisations de freinage et d'essence.
Ensuite entièrement décapé jusqu'à mise à nu du métal, il est traité anticorrosion et laqué en noir brillant.
Ainsi, le véhicule sera protégé efficacement et durablement.
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Travaux sur les trains :
Les pièces des trains roulants sont traités de la même manière que le chassis, c'est à dire un démontage complet, suivi d'un nettoyage, décapage, traitement anticorrosion et laquage.
Ainsi, les deux moyeux avant sont désassemblés et préparés.
Les rotules et leurs cache poussières sont remplacés, les roulements le seront au remontage...au vu de l'état des cages, la décision fut facile à prendre !
Le train arrière subit le même sort.
Même si nous n'avons pas encore examiné en profondeur le pont, point très sensible sur cette auto, quelques détails nous permettent d'être optimistes: l'intérieur du banjo est très propre, sans dépôts ou copeaux métalliques, et nous ne remarquons pas de jeu anormal dans l'axe du couple cônique.
Le banjo est nettoyé, décapé et repeint, après avoir préparé le plan de joint avec le nez de pont.
Il est en effet très important de supprimer les imperfections, traces de chocs ou autres, à ce niveau. Une bonne étanchéité sera ainsi garantie, sans devoir mettre une tonne de pâte à joints au remontage ;-) !
Les flasques de roues sont préparées, ainsi que les tirants de pont.
Ceux ci recoivent des silentblocs neufs, afin d'assurer un guidage parfait du pont.
Le crémaillère de direction, même si son aspect extérieur est peu engageant, ne présente pas de jeu ni de défaut apparent.
Le démontage révèle en effet que pignon et barreau sont en parfait état.
Nous remplaçons donc "seulement" les rotules interieures et extérieures.
Le capot de fermeture est endommagé et laisse fuir la graisse. Il est donc redressé, repeint, et remonté avec joint et visserie neufs.
Les amortisseurs sont remplacés.
Pour un meilleur confort, nous utilisons des modèles réglables en dureté, mais aussi en hauteur pour l'arrière.
L'ensemble des soufflets, supports, cahce poussières, etc...sont remplacés par des pièces neuves.
La tringlerie de frein à main est rénovée dans son ensemble, et les axes remplacés.
Tous les élements sont prêts à être remontés.
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Travaux de mécanique et remontage du chassis :
Le pont, avec ses roulements à aiguilles, est un point particulièrement délicat sur ce véhicule.
Avec l'usure, les roulements présentent en effet un léger jeu, et la distance cônique s'en trouve non seulement modifiée mais surtout "variable", ce qui provoque la destruction irrémédiable du couple cônique.
C'est d'autant plus rageant qu'une "simple" reprise du réglage permet d'y remédier préventivement.
Nous le contrôlons donc soigneusement cet élément.
Ici tout va bien, l'arbre ne présente aucun jeu, et le couple cônique est en parfait état.
Nous devrons simplement reprendre légèrement le réglage des roulements de différentiel, car le jeu de denture est légèrement supérieur aux tolérances.
Le nez de pont est alors reposé sur le banjo, et nous en profitons pour poser immédiatement les canalisations de freins, et le système de renvoi du câble de frein à main.
Tant que nous y sommes, nous installons une canalisation d'essence neuve.
La boite de vitesses, après un bon nettoyage, reçoit simplement des joints de sortie neufs.
Réputée très fiable et solide, elle ne présente en effet aucun défaut apparent.
L'arbre de transmission est rénové.
Les croisillons sont remplacés, puis l'arbre est équilibré.
Les roulements de roues arrières, ainsi que les bagues de blocage, sont remplacés.
Les goujons de roues, très abîmés, sont remplacés.
A l'avant, les roulements sont remplacés également, et le train avant remonté sur le chassis dans la foulée.
Le moteur et tous ses périphériques nous ont été fournis neufs ou déjà restaurés, aucun travaux autres que les vérifications d'usage ne sont donc effectués.
Le moteur est installé sur la chassis, et accouplé à la boite de vitesses.
Par sécurité, la butée d'embrayage a été remplacée.
Le moteur a été convenablement stocké, ce qui ne nous empêche pas de trouver des résidus de liquide de refroidissement cristalisés.
Afin de ne pas risquer de boucher le radiateur de refroidissement neuf, nous y installons une grille en guise de filtre.
Le chassis est terminé
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Démarrage moteur :
Par sécurité, nous contrôlons l'état des chemises à l'aide d'un endoscope. Tout va bien, elles ont été généreusement lubrifiées et n'ont pas souffert de 30 ans de stockage !
L'avance à l'allumage est calée en vue du démarrage.
L'échappement central est remplacé, un modèle neuf en inox est choisi
Après quelques tours au démarreur, sans allumage et sans essence, pour amorcer la pompe à huile, nous installons une pompe à essence électrique, connections l'allumage.
Le moteur démarre à la première sollicitation !
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Freinage :
A l'arrière, les systèmes de ratrapage de jeu des mâchoires, puis les cylindres de roues, sont rénovés: après déglaçage au honoir, les coupelles sont remplacées, ainsi que les cache poussière.
Un jeu de garnitures neuves est préparé et mis en place.
Les tambours ont quant à eux été rectifiés, afin d'assurer un freinage sans broutage.
4 pistons neufs sont mis en place dans les étriers avant, avec joints et cache poussières neufs.
Maitres cylindres, émetteur et récepteur d'embrayage sont rénovés: passage au honoir du corps, et remplacement des coupelles.
Certaines canalisations, abîmées ou corrodées, sont refabriquées.
Les circuits seront remplis au liquide silicone, que nous conseillons plus que vivement en remplacement du lookheed.
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Carrosserie :
Bien que le sablage ne soit pas au programme, un démontage intégral de la carrosserie est indispensable pour faire un travail de qualité.
Pas question de masquer des joints, des vitrages ou poignées de portes. La peinture sera appliquée sur une caisse entièrement nue et préparée soigneusement.
Notre allergie au mastic et aux maquillages en tous genres n'ayant pas disparu, notre carrossier s'efforce d'effectuer un travail de tôlerie le plus abouti possible.
Redresser la tôle, la remettre en forme ou la retendre par des chauffes de retrait, est un travail bien plus long et délicat que de combler les irrégularités au mastic...mais la qualité et la longévité du résultat final sont sans comparaison !
Dans le même état d'esprit, le capot est débarrassé de sa gangue de blackson.
Les dessous de caisse, qui ont été décapés, sont triatés par phosphatage, puis revêtus d'un antigravillon fin.
La caisse est peinte.
Le compartiment moteur est traité comme la tôlerie extérieure, afin d'obtenir un bel aspect quand on ouvre le capot.
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Remontage du véhicule :
La caisse est reposée sur le chassis.
Cette opération est relativement simple sur la Honda S800, les concepteurs ayant intelligemment pensé les points d'ancrages, et ménagé dans la caisse des dégagements permettant de ne démonter quasiment aucune pièce mécanique du chassis.
Circuit électrique:
Le circuit d'origine, d'aspect correct à première vue et avec des gaines récentes, est en fait très dégradé.
Un problème est visiblement survenu par le passé, conduisant à un certain nombre de réparations rapides du faisceau: épissures destinées à alimenter le faisceau tableau de bord, pontage de fils, etc...
Il nous faut donc remettre un peu d'ordre dans tout cela, afin de redonner au véhicule sécurité et fiabilité.
Les divers branchements "parasites" sont donc supprimés, afin de retrouver le schéma et les branchements d'origine.
Les gaines sont reconstituées, afin de respecter l'esthétique du compartiment moteur par la même occasion.
Circuit d'essence:
Le réservoir est soigneusement nettoyé.
Nous y introduisons une chaine avec quelques litres d'essence...et on secoue jusqu'à épuisement !
La pompe à essence, réputée très fiable, est simplement nettoyée et ses joints remplacés. Le piston étant en effet en parfait état (pas de traces de corrosion ni de rayures), elle est parfaitement réutilisable.
Echappement :
L'échappement neuf, en inox, est mis en place.
Nous refabriquons une patte de fixation sur mesure, celle d'origine étant absente.
A l'arrière, ce sont des silencieux d'origine qui sont utilisés. en parfait état, ils remplacent avantageusement les tubes directs que l'ont voit sur la plupart des S800. Confort sonore, mais aussi et surtout performances, seront ainsi meilleurs.
Chromes:
Par choix du propriétaire, les chromes sont conservés tel quel sans rechromage.
Ils sont pour la plupart en état correct, mais il nous faudra une bonne dose de patience pour leur redonner un brillant digne de ce nom.
Les pare chocs en particulier sont très attaqués...mais la méthode laine d'acier triple zéro + polish à carrosserie + huile de coude est très efficace !
La face avant, avec des phares neufs, est remontée.
Nous en faisons de même pour le pare brise.
Les arceaux de capote sont rénovés et une capote neuve montée.
Toutes les baguettes sont nettoyées et avivées, et leurs agrafes remplacées.
Elles reprennent place sur la carrosserie, suivies des différents logos.
Sellerie:
Les sièges ont été restaurés par notre sellier, et des tapis de sol refabriqués.
Le reste de la sellerie, c'est à dire les panneaux de porte et les panneaux latéraux, étant en état très correct, ils sont simplement nettoyés et conservés tels quels.
Il en va de même pour le tableau de bord qui, fait rare sur une S800, n'est pas fendu !
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Fin des travaux, premiers essais et passage du contrôle technique :
Le remontage est terminé !
Les circuits de freinage et d'embrayage sont remplis de liquide silicone et purgés.
Le réservoir d'essence est plein, tout comme le pont et la boite de vitesses....il n'y a donc plus qu'à tourner la clé de contact et faire les premiers tours de roue, pour une séance photo pour la première fois hors de l'atelier.
Nous effectuons un premier essai routier, afin d'évaluer le comportement du véhicule: tenue de route, freinage, transmission et moteur en particulier.
Le fonctionnement de l'ensemble est très satisfaisant, avec la vivacité qui caractérise ce véhicule.
Le moteur, bien qu'en rôdage, semble déjà assez libre et ne rechigne pas à monter en régime. Il est pourtant important de savoir se modérer en de telles circonstances, le rôdage conditionnant en partie la durée de vie du moteur.
Freinage, direction et comportement général sont à la hauteur des travaux effectués: la réfection totale des trains roulants permet de retrouver le comportement sain et sans surprises d'un véhicule neuf.
A suivre...
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