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HONDA S800 1967

Réfection moteur

 

Un moteur de Honda S800 démonté nous est livré. Bloqué, il a été démonté de la voiture par son propriétaire.

Par la conception de la pompe à eau, le liquide de refroidissement peut sur ce moteur passer dans l'huile si le roulement de pompe est hors service, ce qui fut le cas ici.

Un "produit miracle" ayant été utilisé pour stopper la fuite, sans succès, le circuit d'huile a été contaminé et colmaté par le produit, et le moteur a serré.

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Le radiateur est totalement colmaté, et sa boite à eau supérieur déformée par une surpression.

Le faisceau sera remplacé, mais son état fair surgir de grosse craintes sur l'état réel du moteur, qui a visiblement subi une forte surchauffe.

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Moteur :

     

Etat des lieux :

   

Un lourd travail s'annonce sur cette mécanique complexe et exigeante en entretien, d'origine moto.

 

Comme nous l'avons dit en introduction, ce moteur nous a en effet été livré déjà démonté de la voiture...mais bloqué.

Par conception de la pompe à eau, le liquide de refroidissement peut sur ce moteur passer dans l'huile si le roulement de pompe est hors service, ce qui fut le cas ici.

Un "produit miracle" ayant été utilisé pour stopper la fuite, sans succès, le circuit d'huile a été pénétré et colmaté par le produit, et le moteur a serré.

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Détail de quelques éléments "accessoires" endommagés: pignon céloron d'entrainement du câble de comtpe tours, et pignon en nylon de chaine de distribution. Aïe, sur cette mécanique rare, ce sont des éléments difficiles à trouver.

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Le démontage commence: dépose de la culasse, des divers carters et du collecteur d'échappement.

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Nous constatons rapidement l'état des cylindres: irrécupérables.

Les fûts devront être réalésés, et des pistons sur mesure en cote réparation, à déterminer, devront être fabriqués.

 

Le vilebrequin et les bielles, sur roulements, devront être soigneusement expertisés.

C'est LE point primordial sur ce moteur. Non pas qu'une restauration de vilebrequin soit ici impossible, mais la complexité du démontage/remontage la rend très onéreuse.

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La culasse porte elle aussi les traces du "colmatant" utilisé. Elle sera éprouvée, puis les soupapes et leurs sièges rectifiés, les guides changés si nécessaire.

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Démontage de l'équipage mobile.

 

Sur un moteur classique à bielles démontables, c'est déjà une opération fastidieuse lorsque le moteur est bloqué....mais lorsqu'il s'agit ici d'extraire simultanément 4 pistons bloqués dans leur chemise, c'est un véritable casse tête !

Des noms d'oiseau fusent dans l'atelier Rétro-Méca ;-)

 

A force de chauffe, de dégrippant et de coups légers portés au maillet et cale en bois sur les pistons, le démontage est finalement effectué.

Pour cette opération délicate, nous précisons qu'il est essentiel de ne JAMAIS taper sur les bielles. Seuls les pistons, qui sont irrémédiablement marqués, sont sacrifiés afin de permettre un démontage sans conséquences sur le reste du moteur.

 

Nous contsatons que l'un des segments coup de feu est cassé....lors du démontage ou précédemment, mystère...

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Vue de détail des chemises, qui ne fait que confirmer leur état lamentable.

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Ce moteur est un bloc aluminium chemisé, les chemises étant jumelées.

 

Chacun des deux blocs cylindres est donc extrait afin de pouvoir:

 

- Nettoyer le bloc moteur autour des chemises...ce qui n'était pas un luxe dans notre cas, une grande quantité de dépôts et amalgames liquide de refroidissement s'étant accumulés.

Là encore, le produit colmatant pour circuit de refroidissment n'y est pas étranger. Nosu ne pouvons donc que répéter ce conseil: quand un problème survient, il faut le traiter à la source, en supprimer la cause de manière sérieuse et complète. Toute solution temporaire ou approximative n'apporte à long terme que des ennuis !

 

- Rélaséser chaque chemise.

Leur état impose de passer à la deuxième cote réparation.

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Réfection et remontage :

 

Un jeu de pistons neufs à la cote appropriée est réalisé.

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Les chemises après réalésage.

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La Culasse a été éprouvée, avant d'être surfacée puis rééprouvée. Compte tenu du passé de surchauffe de ce moteur, deux précautions valent mieux qu'une. Il aurait été dommage d'effectuer des travaux importants sans avoir vérifié au préalable l'intégrité de la culasse.

 

Les jeux aux soupapes sont réglés en modifiant l'épaisseur des pastilles. Les jeux existants avant travaux s'échelonnaient de 0.05 à 0.45mm...pour 0.20 préconisés.

 

Soupapes et guides de soupapes étant en bon état, nous ne les remplaçons pas. En revanche, les soupapes et leurs sièges sont bien entendu rectifiés.

(voir ici l'article technique sur la rectification de soupapes).

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Le bloc moteur est soigneusement préparé au remontage: nettoyage extérieur et intérieur, préparation des plans de joints (grattage et ponçage léger).

 

Un soin particulier est apporté aux portées des chemises, dont l'étanchéité est assurée par un joint d'embase torique.

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Remontage des deux blocs cylindres.

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Nous passons à présent au point crucial de ce moteur: le vilebrequin.

 

Sa conception, courante dans la technologie moto, est pour le moins inhabituelle en automobile: les vilebrequin est guidé sur trois paliers à roulements à rouleaux, les bielles prisonnières étant elles aussi sur roulements à rouleaux.

Cette particularité rend aujourd'hui, il faut bien le dire, ce moteur particulièrement complexe et coûteux à rénover si les roulements sont hors service (usure trop importante).

Ici, les jeux mesurés ne sont pas dans les tolérances acceptables au niveau du palier central, ce qui ne nous permet pas de remonter "tel quel" le vilebrequin.

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Rétro Méca dispose d'un petit stock de vilebrequins échange standard, ou en très bon état, ce qui va nous permettre de redonner vie à ce moteur dans les meilleures conditions.

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Les 4 pistons neufs sont montés sur le vilebrequin.

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Le jeu consiste alors, puisque les bielles ne sont pas démontables, à faire pénétrer en même temps les 4 pistons dans leurs chemises respectives !

Sachant qu'un serre-segments est inutilisable étant donné le peu de place disponible, nous vous laissons imaginer la facilité de la chose...

 

Heureusement, le chanfrein important présent à la base des chemises permet un engagement relativement facile des segments et, en suspendant le vilebrequin à une grue d'atelier, il est possible de monter les pistons deux par deux sans devenir fou ;-)...même si l'opération réclame une bonne dose de patience et d'habileté.

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Une fois les pistons en place, serrage au couple des paliers de vilebrequin.

 

A partir de maintenant et à chaque étape, il faut vérifer la libre rotation du moteur.

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Le bas moteur étant assemblé, nous pouvons poser la culasse.

 

Un joint de culasse neuf est mis en place, ainsi que le joint papier épais de la chambre de distribution.

Attention à ne pas oublier de mettre en place les nombreux joints toriques d'étanchéité.

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Calage de la distribution après remplacement des pignons de tension et de la chaine.

 

Bien repérer le PMH du moteur, et positionner soigneusement les deux arbres à cames, puis mettre la chaine en place et la mettre en tension avec son tendeur à ressort.

 

Nous en profitons pour remplacer le pignon céloron d'entrainement du compte tours, dont plusieurs dents sont cassées.

Celui ci est détruit sur beaucoup de Honda S800, bien qu'il ne soit pas particulièrement fragile. En effet, c'est le mécanisme de renvoi d'angle qui lui est accolé qui, par manque de lubrification et pénétration d'impuretés, se grippe. Dès lors, le pignon fait office de fusible et est détruit.

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Le carter supérieur est remonté après nettoyage, puis la plaque de fermeture des puits de bougies, siglée "Honda" retrouve sa place.

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Reconditionnement de la pompe à eau:

Cette pompe a causé la destruction de bien des moteurs...

En effet, son entrainement étant assuré par le pignon de bout d'arbre à cames, son axe est en communication avec la partie "huile" du moteur. Dès lors, si une fuite survient, le liquide de refroidissement y pénètre l'axe de pompe.

La lubrification à l'eau étant assez peu efficace ;-), cela cause rapidement des dégâts importants à la mécanique.

Ici, un produit antifuite ajouté au liquide de refroidissement a de surcroit amplifié les dégâts.

 

Heureusement, des kits de réfection complets existent, comportant axe et roulement étanche, turbine et joints cyclam.

La pompe défectueuse est donc rénovée et retrouve sa place sur le moteur.

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Détail du remontage de quelques carters.

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La pompe à huile est contrôlée et son tamis remplacé.

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Remontage du carter d'huile

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Remontage de la chaine d'entrainement, puis de la roue libre, de démarreur.

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Le carter est mis en place, puis la poulie. Celle ci est bien entendu postionnée afin de respecter le repère du PMH et du poitn d'allumage.

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Nous en profitons pour caler la valeur de l'avance initiale.

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Le collecteur d'échappement après nettoyage et peinture.

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L'embrayage, récent, est remonté tel quel.

 

Le volant moteur a quant à lui été rectifié.

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Remontage des carburateurs, en soignant l'étanchéité au niveau des brides d'admission.

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Le moteur est terminé, il est remonté dans le véhicule pour un premier redémarrage.

Un premier essai routier permet de constater que le moteur fonctionne parfaitement, sans bruits ni vibrations.

 

Nous souhaitons à son propriétaire un bon rôdage et de nombreux kilomètres !

 

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