Passion, sérieux du travail, sens du détail et de la finition, sont notre credo
Renault FREGATE 1953
Réfection freinage, passage en 12v, fiabilisation
Une belle Frégate de 1953 arrive à l'atelier.
C'est l'un des premiers modèles qui, après une restauration carrosserie et soubassements, est dans un très bel état de présentation.
Elle souffre cependant de plusieurs défauts mécaniques qui, sans être très graves individuellement, rendent au final le véhicule inconfortable.
Son propriétaire, qui vient d'en faire l'acquisition, nous a donc contacté pour retrouver le confort de conduite et la fiabilité reconnues de ce modèle.
Etat des lieux, travaux à effectuer :
Un essai routier nous permet rapidement de constater que le comportement général du véhicule est sain, mais aussi de cerner les défauts qui nuisent à l'agrément de conduite:
- Le freinage est brutal et déséquilibré, il sera revu entièrement.
- L'échappement, non conforme, est bruyant et fait largement bénéficer les passagers de remontées de fumées dans l'habitacle.
- L'éclairage est médiocre. Pour plus de confort, le circuit électrique en 6V sera converti en 12V.
- Carburation, allumage et refroidissement sont à contrôler.
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Réfection du système de freinage :
Le freinage, si il est assez puissant en freinage appuyé, manque de progressivité, et il est difficile de conserver la trajectoire sur des freinages plus modérés.
Bien que le contrôle technique ne révèle pas de non conformité, il est à noter que celui ci n'est révélateur "que" de la puissance maximale et du déséquilibre par essieu...ce qui n'est donc pas incompatible avec les défauts notés lors de l'essai routier.
Un démontage des tambours nous permet de constater que, si les mâchoires ont visiblement été regarnies il y a peu, le matériau utilisé est d'une époque et d'une conception fort anciennes...
Sous les cylindres de roues, des trainées brunâtres laissent supposer fuites et grippages des pistons.
En effet, le démontage des caches poussière nous laisse découvrir une corrosion et des dépôts importants dans les cylindres.
Quant au maître cylindre, il est difficile de détecter son état et son âge, puisqu'il est recouvert de l'antigravilonnant ayant été utilisé pour le dessous de caisse.
Devant ces constatations, nous décidons de procéder à la réfection complète du système, avec passage au liquide silicone.
Les mâchoires sont regarnies. Nous utilisons des garnitures actuelles, volontairement choisies plus tendres qu'à l'origine afin d'assurer une puissance de freinage supérieure.
Elles sont collées sur les mâchoires d'origine.
Les cylindres de roues, 4 à l'avant et 2 à l'arrière, sont remplacés par des modèles neufs de fabrication récente. Un simple remplacement des coupelles accompagné d'un hônage des alésages des cylindres, ou l'utilisation de cylindres neufs d'époque, ne donnent en effet pas satisfaction sur le long terme.
Notre politique est la même pour le maitre cylindre, qui est remplacé par un neuf.
Les tambours sont rectifiés, afin de supprimer toute rayure ou glaçage, et surtout assurer un freinage sans vibrations dues à une ovalisation éventuelle.
Nous profitons bien entendu de l'opération pour nettoyer les roulements, et les remonter avec de la graisse neuve.
Les 4 flexibles sont neufs, tout comme le contacteur de feux stop.
Le circuit est rempli au liquide silicone et purgé. Nous n'utilisons que très rarement du lockheed standard, qui n'offre "que des inconvénients" sur un véhicule ancien qui roule peu.
Le liquide silicone, hygrophobe, assure une bien meilleure fiabilité et une longévité dans le temps assurée, sans risques de grippage même lros d'inutilisations prolongées du véhicule.
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Circuit électrique, passage en 12 volts :
Le circuit électrique d'origine est en 6 volts.
Ce n'est pas en soi rhédibitoire, mais il faut reconnaitre que le confort de conduite s'en trouve diminué.
Eclairage des phares limité en circulant de nuit, et difficultés de charge de la batterie dans ces conditions (surtout en ville avec des arrêts fréquents), difficulté à utiliser des "gadgets" modernes comme un GPS ou un smartphone, sans parler de l'angoisse immanquablement procurée à chaque démarrage par le rythme très lent du démarreur....partira, partira pas ;-) ?
Une conversion en 12 volts est donc décidée.
Cela consiste à remplacer bien sûr batterie, démarreur, dynamo et régulateur...mais aussi toutes les ampoules et les consommateurs électriques tels que moteur d'essuie glaces, de chauffage, manomètres du tableau de bord et inverseur clignotants/feux stops.
Pour ces derniers, nous avons l'habitude d'utiliser des convertisseurs 12V-6V. Cela permet donc de conserver ces éléments qu'il serait délicat de convertir directement en 12V, ou à modifier.
Le travail débute par la dynamo.
Un modèle d'occasion est recondtionné: contrôle du bobinage, rectification du collecteur, remplacement des charbons et des roulements.
Un régulateur adapté à la nouvelle dynamo sera utilisé après contrôle.
Un démarreur 12V d'occasion, à tirette, est restauré de la même manière que la dynamo.
Nous montons alors divers convertisseurs 6V, de puissance adaptée, sur les différents éléments non utilisables en 12V.
C'est aussi l'occasion de "faire le ménage" dans un circuit électrique passablement modifié et endommagé lors de la vie du véhicule: fils dénudés, gaines entammées, cosses désserties, fils débranchés.
Lors de ces travaux, nous retrouvons, un peu par hasard il faut bien l'avouer, le fil du klaxon...klaxon non fonctionnel puisque physiquement absent à l'arrivée du véhicule: pas de relais, pas de klaxon, pas de fil !
Les phares, au chrome endommagé, sont remplacés.
Nous en profitons pour monter des paraboles permettant d'utiliser des ampoules actuelles, ce qui facilitera la vie du conducteur.
Comme c'est souvent le cas lors de travaux de ce type, nous découvrons également quelques "détails" à rectifier, comme un manocontact de pression d'huile abîmé, et une jauge d'essence...comment dire...en fin de vie ?
Celle ci est remplacée par une neuve.
Un circuit électrique en 12V, des phares qui éclairent, une jauge qui fonctionne...ce ne sont que des détails, mais voilà quelques éléments de confort qui changeront la vie du conducteur !
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Remplacement de la ligne d'échappement :
L'échappement monté sur le véhicule n'ayant pas grand chose à voir avec le montage d'origine, nous déplorons un niveau sonore important, et des remontées de fumées dues à la sortie latérale.
Ce montage artisanal est donc remplacé par une ligne complète d'origine.
Nous constatons que, dans le collecteur d'échappement, le volet de réchauffage du pied de carburateur est bloqué en position hiver. Le ressort thermostatique qui le commande est absent (photo ci contre provenant d'un autre collecteur).
Il nous faut donc dégripper le volet, et replacer un ressort.
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Révision mécanique, fiabilisation :
Une fois les gros travaux effectués, nous procédons à une révision générale du véhicule.
Celle ci a pour but bien sûr d'assurer l'entretien simple et les réglages d'usage, mais aussi de "faire le tour" du véhicule afin de détecter et remédier à d'éventuels défauts.
Ces petits défauts sans grande gravité, mais qui transforment au final une voiture ancienne en "vieille bagnole", délicate à utiliser car la somme des petits défauts la rendent indigeste et peu rassurante !
Au niveau moteur, nous procédons au réglage des culbuteurs.
C'est l'occasion de constater que les joints de queue de soupapes sont manquants. Ces "parapluies" sur les tiges de soupapes empêchent l'huile de descendre dans la culasse, le long des queues de soupapes, en provoquant donc fumée au redémarrage et en frein moteur
La carburation est réglée, tout comme l'allumage...après remplacement des bougies et du faisceau (en plus dela bobine et du condensateur, déjà changés dans le cadre du passage en 12V).
Le dwell et le point d'avance sont bien entendu repris.
Le radiateur de refroidissement n'inspire pas confiance: de nombreuses traces de fuites sont visibles sur le faisceau, le robinet de vidange a été ressoudé, et le compartiment moteur est maculé de trâces trahisant des fuites.
De plus le calortsat est absent !
C'est pourtant une pièce dont l'importance est capitale dans la régulation en température du moteur.
Sans lui, non seulement la température du moteur est en général insuffisante, mais surtout les variations de température sont trop rapides. Il en résulte que, avec un bloc en fonte et une culasse en aluminium, dont les coefficients de dilatation sont différents...c'est souvent le joint de culasse qui trinque !
Nous procédons donc à la réfection du radiateur, et en profitons pour réduire le diamètre du tuyau d'entrée.
Cela permet d'utiliser une durite et un calorstat standard.
Au passage, nous remplaçons la plaque de fermeture de culasse, fuyarde car litéralement mangée par la corrosion.
Un tour d'horizon global permet de remédier aux problèmes suivants:
- Goupilles manquantes sur les rotules de la commande d'accélérateur. Nous les remontons afin d'éviter le déboitement de la tringlerie.
- Câble de démarreur remplacé par une corde à piano simplement enroulée autour de la patte de commande.
- Ressort de rappel de la pédale d'embrayage manquant.
- Neiman déserré et ne tenant plus que par un fil sur la colonne de direction.
- Douille de valve manquante sur une des chambres à air. C'est très important afin d'éviter que la jante cisaille petit à petit la valve.
- Plaque de protection du volant moteur manquante, entre la boite de vitesses et le moteur.
- Volet de réchauffage du pied de carburateur bloqué en position "hiver".
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A suivre....